Un jour de la fête de l'Immaculée Conception, j'étais venue prier devant l'autel de Marie longtemps avant la célébration de la sainte messe. J'avais rendu mes hommages à Marie conçue sans péché, j'avais félicité Notre-Seigneur Jésus-Christ d'avoir une créature si privilégiée pour mère. Je m'associai de tout coeur à la croyance de l'Église et m'unis à tous les fidèles qui, en ce jour, rendaient honneur à Marie. J'eus le plaisir de communier. Quand Jésus fut dans mon coeur, il me dit ainsi :
"Ma fille, vos hommages ont été agréés par ma mère, et aussi par moi. Je veux vous remercier de votre piété par une nouvelle qui vous fera plaisir. Le jour va venir où le ciel et la terre se concerteront ensemble pour donner à ma Mère ce qui lui est dû dans la plus grande de ses prérogatives. Le péché n'a jamais été en elle, et sa conception a été pure, et sans tache, et immaculée comme le reste de sa vie. Je veux que sur la terre cette vérité soit proclamée et reconnue par tous les chrétiens. Je me suis élu un Pape et j'ai soufflé dans son coeur cette résolution. Il aura dans sa tête cette pensée toujours, pendant qu'il sera Pape. Il réunira les évêques du monde pour entendre leurs voix proclamer Marie immaculée dans sa Conception et toutes les voix se réuniront dans sa voix. Sa voix proclamera la croyance des autres voix, et retentira dans le monde entier. Alors, sur la terre, rien ne manquera à l'honneur de ma Mère. Les puissances infernales et leurs suppôts s'élèveront contre cette gloire de Marie, mais Dieu la soutiendra de sa force, et les puissances infernales rentreront dans leur abîme avec leurs suppôts. Ma Mère apparaîtra au monde sur un piédestal solide et inébranlable ; ses pieds seront de l'or le plus pur, ses mains comme de la cire blanche fondue, son visage comme un soleil, son coeur comme une fournaise ardente. Une épée sortira de sa bouche et renversera ses ennemies et les ennemis de ceux qui l'aiment et l'ont proclamée sans tache. Ceux de l'orient l'appelleront la rose mystique, et ceux du nouveau monde la femme forte. Elle portera sur son front écrit en caractères de feu : «Je suis la ville du Seigneur, la protectrice des opprimés, la consolatrice des affligés, le rempart comme les ennemis.» Or, l'affliction viendra sur la terre, l'oppression régnera dans la cité que j'aime et où j'ai laissé mon coeur. Elle sera dans la tristesse et la désolation, environnée d'ennemis de toutes parts, comme un oiseau pris dans les filets. Cette cité paraîtra succomber pendant (trois ans) et un peu de temps encore après ces trois ans. Mais ma Mère descendra dans la cité ; elle prendra les mains du vieillard assis sur un trône, et lui dira : «Voici l'heure, lève-toi. Regarde tes ennemis, je les fais disparaître les uns après les autres, et ils disparaissent pour toujours. Tu m'as rendu gloire au ciel et sur la terre, je veux te rendre gloire sur la terre et au ciel. Vois les hommes, ils sont en vénération devant ton nom, en vénération devant ton courage, en vénération devant ta puissance. Tu vivras et je vivrai avec toi. Vieillard, sèche tes larmes, je te bénis.» La paix reviendra dans le monde parce que Marie soufflera sur les tempêtes et les apaisera; son nom sera loué, béni, exalté à jamais. Les captifs reconnaîtront lui devoir leur liberté, et les exilés la patrie, et les malheureux la tranquillité et le bonheur. Il y aura entre elle et tous ses protégés un échange mutuel de prières et de grâces, et d'amour et d'affection, et de l'orient au midi, du nord au couchant, tout proclamera Marie, Marie conçue sans péché, Marie reine de la terre et des cieux. Amen!!!"
Marie Lataste, Mimbaste (21.2.1822 - 10.5.1847), Livre III, chap. 4. (Les Oeuvres de Marie Lataste comprennent 12 livres et des lettres)
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